Changer de travail, décider d’annoncer une nouvelle difficile, choisir entre fromage ou dessert…
Si certains acquièrent en quelques secondes une confiance absolue dans leurs décisions, d’autres y passent de longs moments et ne sont jamais pleinement convaincus.
Comment faire le « bon choix » ? Pourquoi est-ce parfois si difficile ? Dans cet article, je vous propose une analyse de ces mécanismes qui peuvent bloquer nos prises de décision… et un outil pour nous aider à faire nos choix de manière éclairée !
Qu’est-ce qu’un bon choix ?
Notre façon de voir un choix en dit beaucoup sur notre optimisme/pessimisme naturel.
Prévoir les risques en pessimiste
Interrogeons un pessimiste. Pour lui, un bon choix est un choix qui a été bien préparé. Prudent, il analyse chaque futur hypothétique en cherchant à dérisquer chaque zone de doute. Selon lui, c’est l’ensemble des réflexions qui ont lieu avant la prise de décision qui font que son choix sera le bon.
Sa malédiction : plus il cherche à prévoir les risques, plus il en découvre, et moins il a envie d’y faire face. Ce qui paradoxalement rend le choix encore plus difficile !
Se fier à son instinct optimiste
De manière bien différente, un optimiste sait d’expérience qu’il n’aura jamais assez de temps et de connaissances pour analyser toutes les variables qui influenceront son destin. Il préfère donc faire confiance à l’avenir et choisir rapidement la direction que son intuition lui indique. Pour lui, c’est ce qu’il fera après la décision qui rendra ce choix bon.
Et sa malédiction ? Elle est bien moindre ! Si la décision s’avère mauvaise, il s’adapte et rebondit et acquiert ainsi une expérience supplémentaire.
Un optimiste fait toujours le bon choix
Choisir en optimiste, c’est accepter l’incertitude et considérer tout choix comme une opportunité de faire une expérience. C’est d’ailleurs en osant sortir de notre zone de confort que nous faisons les expériences les plus marquantes de notre vie. Je vous conseille la petite vidéo ci-dessous qui explique très bien ce concept.
Et en cas de mauvais chemin, nous aurons toujours appris quelque chose et saurons comment ne pas répéter l’erreur dans le futur. Et en cas d’erreur, une solution pourra toujours être trouvée. Ce sera certes peut-être difficile, mais nous trouverons.
Pourquoi est-ce si difficile ?
Au delà d’être optimiste ou pessimiste, choisir c’est renoncer. Et renoncer est parfois très difficile… Notre mode de fonctionnement profond est en grande partie responsable de nos difficultés à choisir… Pour mieux le comprendre, utilisons le processus d’analyse de la Communication-Non-Violente.
Quelles sont les situations où nous avons du mal à nous décider ?
Lorsque le doute assaille, savons-nous clairement définir le choix qui s’offre à nous ? D’où vient cette situation ?
Quel sentiment s’impose alors à nous ?
Cœur qui s’emballe, mains moites, contraction des épaules, du thorax, maux de tête, de ventre… Ces symptômes nous indiquent une émotion importante. Quel sentiment y est attaché ? Bien souvent, nos choix difficiles généreront de la peur ou de la colère. Peur de nous tromper, peur d’être jugé, peur de décevoir… Colère contre nous, contre la situation qui nous bloque.
Dépasser ces sentiments est difficile. C’est d’ailleurs face à cette peur que notre pessimiste intérieur démarre sa réflexion infinie. Mais ne nous trompons pas : le sentiment ressenti n’est pas la cause de notre blocage, mais son symptôme ! Il nous faut creuser davantage…
Quel besoin profond nous amène à ce sentiment ?
Notre sentiment indique qu’un de nos besoins fondamentaux n’est pas satisfait. Lequel ?
La peur de mal faire peut dissimuler un besoin d’être reconnu, d’être aimé. Si tel est le cas, ce besoin nous fait miroiter que nous serons aimé/reconnu si et seulement si nous faisons l’action juste… Et selon les individus cette action juste sera la perfection, la débrouillardise, la gentillesse, l’effort ou la rapidité (voir les drivers en analyse transactionnelle)
Mais nous sommes nos seuls juges et nous n’avons pas besoin d’être tout le temps parfaits, forts, trop gentils, dans l’effort ou la précipitation.
Quelle demande pouvons-nous nous faire ?
Pour mieux vivre ces choix difficiles, nous pouvons alors nous demander d’être indulgents envers nous-mêmes, et…
- Pour les personnes en quête de perfection : accepter le fait d’être imparfait et que nous pouvons faire des erreurs.
- Pour les personnes qui pensent devoir tout résoudre tout(e) seul(e) : accepter de demander de l’aide pour voir le problème d’un nouvel angle (entendons-nous bien : de l’aide au discernement ! Pas des réponses toutes faites !).
- Pour les personnes voulant faire plaisir à leurs proches : accepter d’écouter leurs besoins et de dire non à des demandes qui ne leur conviennent pas.
- Pour les personnes qui s’éparpillent dans une multitude de tâches : accepter de résoudre les problèmes un par un et jusqu’au bout.
- Pour les personnes qui courent sans arrêt après la montre : accepter de prendre le temps pour trouver la solution.
« Très bien » allez-vous me dire ! Mais si pour faire un choix, il faut changer toute notre nature, ce n’est pas demain la veille que nous y arriverons. Et en effet, c’est un travail de longue haleine que d’arriver à se donner cette indulgence. C’est pourquoi je vous propose un autre outil pour aider notre discernement.
Choisir avec un bon discernement
Voici un outil précieux qui m’a été partagé par une personne très sage. Au travers de 4 questions, il permet de se positionner par rapport à son ressenti, à celui des personnes qui nous sont chères, à la possibilité logistique d’agir et enfin, à nos valeurs.
En répondant à chacune des questions, le choix s’affine. S’il n’en devient pas plus simple, il sera à coup-sûr bien plus éclairé !
En conclusion
Choisir, c’est accepter que nous pouvons nous tromper, tout en s’engageant à faire le maximum pour que notre choix soit le bon. Mais attention à ne pas croire que toute décision est forcément binaire !
L’histoire de l’âne de Buridan raconte qu’un animal affamé et assoiffé fut amené entre une mangeoire pleine d’avoine d’un côté, et un seau d’eau de l’autre. Ne sachant par quel côté commencer, l’âne ne sut se décider et finit par mourir d’inanition entre les deux récipients salvateurs.
Que pouvons-nous en tirer comme apprentissage ?
- Peut-être que choisir entre deux choses, c’est parfois choisir par laquelle nous voulons commencer en 1er lieu…
- …et peut-être aussi que parfois, ne pas choisir et voir ce qui advient est la solution (nous ne sommes pas des ânes et avons peut-être besoin d’un sursaut de (sur)vie nouveau pour avancer…