Imaginez que vous vous réveillez un matin avec une nouvelle capacité : celle de ressentir instinctivement les émotions des personnes autour de vous, de comprendre leurs intentions sans qu’ils aient à vous les formuler à l’oral…
Comment le vivriez-vous ? Super-pouvoir ou malédiction ?
…Car ce pouvoir existe bel et bien pour certaines personnes qui sont nées avec des capacités empathiques hors-normes et qui peuvent aujourd’hui :
- aussi bien en jouir en établissant des relations privilégiées « connectées » avec leurs proches, dans leur vie personnelle comme professionnelle…
- mais aussi en souffrir profondément en épongeant toutes les émotions négatives qu’elles croisent à chaque instant, le tout sans comprendre ce phénomène ni d’où viennent ces émotions…
Comment gérer cet intense « flux d’informations émotionnelles » ?
Comment accompagner les personnes qui naviguent au travers ?
Bienvenue dans l’univers de l’hyperempathie…
L’hyperempathie, une hypersensibilité pas comme les autres
Nous avons tous déjà entendu parler « d’hypersensibilité », de personnes qui absorbent et réagissent intensément aux bruits [et/ou] émotions [et/ou] ondes [et/ou] phénomènes énergétiques …, comme si leurs sens étaient réglés non pas sur « optimal / modéré » mais sur « volume MAXIMAL ».
Souvent considérées comme « exagérant » ou « trop sensibles », il n’est pas toujours évident pour elles d’être comprises et aidées par leur entourage qui ne « perçoit pas » la même chose (et a donc tendance à penser que cette « sur-perception » n’existe pas).
Ces perceptions sont pourtant bien présentes. Et chez les hyperempathiques, le phénomène va un cran plus loin ! En voici une présentation visuelle ✍️
Note
La sketchnote qui suit a été réalisée par Christine ROH-LEVRAT (Assistante de Direction - Coach) lors de sa formation à la Facilitation Graphique et au Sketchnoting.
Un grand BRAVO et MERCI à elle pour ce partage, et bonne lecture à vous !
Vous savez donc maintenant que si lorsque vous rencontrez quelqu’un, vous ressentez subitement une grande tristesse / colère / joie / …, voire même des douleurs physiques et pensez qu’elles vous appartiennent… Alors, vous êtes peut-être hyperempathique.
Ceci dit, pas de panique : vous pouvez apprendre à gérer ces émotions !
Comment accompagner au mieux une personne hyperempathique ?
La 1ère chose à savoir est qu’il n’existe pas de « traitement médical contre l’hyperempathie », tout simplement car ce n’est pas une maladie ! (C’est une capacité à ressentir intensément des perceptions).
Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien que vous puissiez faire pour aider une personne souffrant de ce type de perceptions.
Voici alors 5 approches que vous pouvez utiliser avec la personne, en complément des éléments partagés dans la sketchnote ci-dessus…
#1 – Prendre de la distance ✋
- Absorber en permanence autant d’informations dans ses interactions nécessite un temps de repos conséquent (même si en tant qu’extraverti(e), on apprécie et recherche la compagnie d’autrui) :
➜ « Comment et quand pourriez-vous prendre le temps de recharger vos batteries ? » Si les émotions et le mental s’affolent, des outils et exercices de gestion du stress comme par exemple la Cohérence cardiaque ou la méditation sont très efficaces pour retrouver rapidement la sérénité.
➜ « Quelles pratiques facilement accessibles pourriez-vous incorporer dans votre quotidien pour créer des espaces de respiration ? »Si l’émotion surgit lorsque vous êtes proche d’une personne, d’un groupe, prendre du recul (même physiquement en vous éloignant) peut être nécessaire… et vous permettra d’analyser votre situation pour mieux la comprendre !
➜ « Dans quelles conditions / avec quelles personnes pensez-vous qu’il serait nécessaire pour vous de prendre du recul ? »
#2 – Analyser l’émotion ressentie 🔎
- Face à un ressenti qui ne semble pas vous appartenir, il est intéressant de se poser la question de l’origine de l’émotion et à s’autoriser à ne pas la ressentir si elle ne nous appartient pas (et comprendre qu’on peut tout à fait être proche / aider une personne sans vivre pour autant aussi intensément son émotion).
➜ « Est-ce que cette émotion m’appartient ? Ou appartient-elle à quelqu’un d’autre ? »
Puis-je m’autoriser à la laisser passer / ne pas la ressentir ? »
#3 – Faire attention à son environnement 🚨
- Si vous êtes allergique aux pollens, vous évitez les balades dans les champs au printemps.
De la même manière, si vous êtes hyperempathique, éviter de rencontrer certaines personnes ou situations dont la charge émotionnelle est trop forte (ou de consulter des informations/médias anxiogènes – comme le JT par exemple 😅) peut faire sens !
➜ « Dans quelles situations de votre quotidien vous sentez-vous « aggressé(e) » ? Comment pourriez-vous les limiter ? »
#4 – Créer une « bulle de protection »🛡
- Si vous ne pouvez éviter certaines interactions, vous pouvez néanmoins vous conditionner pour qu’elles ne vous affectent pas, notamment en utilisant (plusieurs fois par jour) la technique suivante :
Visualiser une « bulle de protection » de couleur dorée (comme une bulle de savon indestructible) autour de vous, qui ne laisse passer que les émotions positives, et filtre les autres perceptions.
➜ « Dans quelles circonstances serait-il utile pour vous de créer « votre bulle » ? »
#5 – Parler / travailler sur soi 🪴
- De par sa capacité à entrer en relation et comprendre l’autre, l’hyperempathique peut avoir tendance à vouloir aider / sauver le monde autour de lui. Mais pour ça, il est indispensable pour lui de trouver un équilibre en commençant par s’aider lui-même avant d’aider les autres !
Trouver alors la/les personne(s) qui lui offriront le même espace d’écoute/compréhension est essentiel.
➜ « Quelle(s) personne(s) dans votre entourage pourraient vous proposer leur écoute bienveillante et vous aider ? » Nous sommes de par notre construction durant l’enfance plus ou moins sensibles à vivre certaines émotions (ex : colère chez les un(e)s, tristesse ou mélancolie chez les autres, etc.).
Travailler avec un thérapeuthe sur ses blessures d’enfance est une excellente voie pour en atténuer la portée à l’âge adulte et limiter les effets de résonance avec autrui.
➜ « Quelles émotions reviennent de manière cyclique dans votre vie ? Comment pourriez-vous travailler à leur sujet ? »
J’espère que ces méthodes pourront vous aider à trouver des options pour atténuer l’impact de ces perceptions.
(Et en bonus : ça marche aussi pour les personnes (simplement) sensibles qui ne sont pas hyperempathiques 👍)
En conclusion : Faire de l’hyperempathie un don
Si le fait de percevoir toutes les sensations autour de soi peut devenir un poison, ça peut également se révéler un don extraordinaire. Notamment pour tous les Agents du Changement travaillant dans la relation à autrui (Coachs, Facilitateurs, RH, Personnel soignant…) de par l’impact que peuvent générer leurs ressentis pour le monde.
Appréhender cette richesse perceptive, et apprendre à la contrôler est alors le meilleur chemin à parcourir (notamment avec le livre L’hyperempathie, révéler ce don extraordinaire et le développer).
Je vous souhaite alors bonne route sur ce chemin s’il est vôtre 🙏
À propos de la Sketchnote :
► Vous pouvez retrouver/contacter Christine ROH-LEVRAT (auteur de la sketchnote) via son profil LinkedIn.
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