Contractions dans les épaules, digestion difficile, diarrhées, maux de tête, fatigue, insomnie… Ça vous parle ?
Le stress a permis à notre espèce de survivre pendant la Préhistoire, contractant nos muscles aux aguets en cas de bruit suspect, stoppant notre digestion pour mieux détaler en cas de mauvaise rencontre, faisant battre notre cœur à la chamade pour mieux irriguer nos gambettes, etc. À l’époque c’était un mécanisme vital !
Seulement voilà, 3 millions d’années plus tard, ce même stress continue à fonctionner de la même manière, ne faisant pas de différence dans son traitement entre l’apparition soudaine d’un tigre à dents de sabre et l’annonce de 5 min de retard du RER ! Et vu le nombre de contrariétés similaires que nous croisons dans notre quotidien, pas étonnant que nos semaines se finissent en maux de têtes, constipation et tachycardie…
Comment changer la donne et retrouver sa sérénité ? C’est ce que je vous propose d’aborder dans un dossier en 4 parties sur la pratique de la méditation, cet art ancestral qui déferle sur l’occident depuis maintenant quelques années sans pour autant que ses bases soient correctement enseignées ou pratiquées…
Bienvenue dans la partie 1 : Ce qu’est réellement la méditation et pourquoi la pratiquer.
PARTIE 1 – La méditation, une pratique non-ordinaire aux effets extraordinaires
Comment mieux gérer son stress et ses émotions…
J’ai découvert la méditation en 2014. À cette époque, je traverse une rupture amoureuse très remuante. Au fil des semaines, je perds successivement l’appétit, ma concentration au travail et une partie de ma confiance à gérer mes émotions… Je décide alors de prendre les choses en main et me mets en quête d’une pratique concrète qui pourrait m’aider à remonter la pente. C’est comme ça que je découvre la méditation.
Méditer, pour qui, pourquoi ?
La méditation était à ce moment là une pratique mystérieuse. J’avais en tête une belle image d’Épinal, celle d’un vieil homme sage à la longue barbe blanche, méditant assis en lotus… pas loin d’une cascade !
Rien à voir avec la réalité que je découvre alors ! Pas besoin de barbe blanche : méditer est à la porté de tous, adultes comme enfants.
Les effets de la méditation sont d’ailleurs impressionnants :
- détendre notre corps,
- réduire notre stress,
- améliorer notre concentration et la clarté mentale nécessaire à tout choix,
- augmenter notre énergie globale et notre vitalité,
- à terme, elle nous permettrait même de guérir des maladies et de nous rendre capables d’agir calmement en toute situation !
Wahou ! Je décide donc sans plus attendre de me lancer dans cette pratique et cherche une formation sur Paris.
Méditer, c’est quoi ?
Il existe une infinité d’écoles et de façons de méditer. Cette pratique culturelle provient des religions ancestrales de toute l’Asie : Inde, Népal, Tibet, Thaïlande, Japon,… chacun de ces pays possède sa (ses) pratique(s) de la méditation : yogique, tantrique, bouddhiste, zen,…
Le point commun de toutes ces pratiques ? Il réside dans la définition même de la méditation : Méditer, c’est concentrer toute son attention sur un objet particulier. L’« objet » ici peut être un objet physique (on peut méditer devant un tableau d’art par exemple). Mais il peut aussi être un concept (la joie), une sensation (ce qu’on entend par l’ouïe), ou encore un phénomène (sa propre respiration).
La particularité de la méditation vis-à-vis de la simple observation ou encore de la réflexion, c’est que lorsqu’on médite, TOUTE notre attention est focalisée sur l’objet de méditation.
Prenons un exemple : vous êtes en train de lire cet article. Vous pourriez penser que toute votre attention est focalisée dessus. Néanmoins, je mets ma main à couper que votre esprit continue à traiter en parallèle d’autres pensées : ce sujet pressant qu’il faut absolument que vous terminiez avant ce soir, ce qu’il y aura au menu de votre prochain repas, la colère/inquiétude que vous ressentez suite à cette altercation avec votre boss dans le couloir, cette envie pressante d’aller au petit coin…
Méditer, c’est calmer le mental pour n’avoir plus conscience que d’une chose : l’objet de votre méditation.
La « Pleine Conscience »
Ce terme de conscience n’est ici pas anodin. En effet, si la méditation permet en Orient d’élever le pratiquant dans son perfectionnement spirituel jusqu’à son « illumination », nous l’utilisons plus en Europe et aux USA pour atteindre cet état de conscience unique à l’origine de tous ses bienfaits : la « Pleine Conscience ».
Pleine Conscience ou « Mindfulness » en anglais. La plupart des ressources et livres que je trouve à ce moment-là parlent de ce sujet. Je décide alors de m’inscrire à une formation en Mindfulness.
MBSR
Il existe 2 parcours communs en Mindfulness :
- MBSR (Mindfulness Stress Based Reduction) pour réduire son stress,
- MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) pour guérir des pathologies.
Oui, oui, vous avez bien lu ! La méditation est utilisée dans certains hôpitaux en France pour guérir des maladies bien réelles. De quoi valider son efficacité à combattre votre stress !
Je réalise pour ma part une formation en MBSR sur 8 semaines. Oui, 8 semaines ! La méditation est une pratique dont les effets se récoltent au long cours. Si comprendre ses principes et une ou deux façons de la pratiquer peut se faire en quelques minutes, incorporer ses effets durablement dans son quotidien prend un peu plus de temps. En l’occurrence 45 minutes de pratique par jour et 2h d’apprentissage et échanges en groupe par semaine dans le cadre de mon programme.
45 minutes de méditation par jour… Je ne me croyais pas capable de trouver ce temps et l’implication pour y arriver. Mais finalement, j’y parviens et réussis à créer sur 8 semaines une routine pour pratiquer différents exercices tous les jours.
Est-ce que ça marche vraiment ?
Comme des milliers de personnes qui la pratiquent tous les jours, je ressens très rapidement des effets bénéfiques dont certains se sont installés plus durablement :
- j’observe mon quotidien d’un nouvel œil : je ressens les choses de manière plus claire, plus intuitives aussi. Il en résulte que je prends plus facilement du recul par rapport aux situations inconfortables.
- en cas de stress (emballement cérébral, course contre la montre), je suis maintenant capable en 5 minutes de respiration de me détendre et de me « vider l’esprit ».
- j’ai appris à reconnaître, comprendre et accepter certaines émotions fortes telles que la colère, la tristesse, la peur et le dégoût. Cela aide beaucoup car la plupart des sentiments que nous pouvons ressentir dans nos vies découlent de ceux-ci.
Ce dernier point est fondamental : Nous n’avons jamais appris à accueillir nos émotions en tant qu’enfant. Pas de parent pour nous dire « Je comprends et accepte ta colère, dis-moi ce que tu ressens », pas de cours à l’école pour systématiser cette compréhension de notre fonctionnement interne. La méditation permet d’accepter ses émotions pour ensuite les transformer (ou pas) en actions correctrices pour son propre équilibre. Elle constitue en ce sens un excellent complément à la Communication Non Violente.
Cet article pourrait comme tant d’autres s’arrêter ici : « La méditation c’est génial : il suffit de se mettre à pratiquer et hop la vie change ! »
Mais la réalité est bien plus riche si on cherche à voir ce que donne cette pratique à plus long terme…
La chute
Ai-je continué à méditer 45 minutes par jour ? La réponse est simple : non ! Très vite je passe à 20 minutes 2 fois par jour, puis une fois par jour, puis 15 minutes, puis 10 minutes… Puis plus rien !
Je n’ai plus le temps, ou plutôt je ne prends plus le temps. Méditant le matin, je n’arrive pas à faire cohabiter sommeil, sport, méditation et démarrage de coaching d’équipe à 9h à l’autre bout de Paris. Je fais donc passer le sport en priorité et me dis que je ferai la méditation « plus tard ».
Et les effets ? Comme dans tout effort qu’on arrête de faire, les bénéfices s’estompent en quelques semaines. La méditation c’est comme le footing. Si vous courez régulièrement, votre endurance est bonne. Si vous arrêtez de pratiquer, vous perdez ces effets. Je suis donc plus facilement stressé et irritable mais je garde cependant une vingtaine de minutes par semaine en guise d’entretien.
Retraite dans un monastère bouddhiste
Puis survient une grande décision, sans doute le fruit de l’écoute profonde de mes émotions et besoins… : je prends 6 mois de congé sabbatique pour réaliser un grand voyage en Asie du Sud-Est. Ma première destination est la Thaïlande et je décide d’ouvrir ce périple par une expérience inédite : vivre une semaine dans un monastère bouddhiste.
Pendant 7 jours, je vis donc au rythme des moines dans une forêt de l’Est thaïlandais. Chaque jour, le gong nous réveille à 3h du matin pour aller méditer au temple. Nous ne mangeons qu’un seul repas dans la journée pour garder le plus de temps et d’énergie possible pour la méditation.
Je passe durant cette semaine de 20 minutes de méditation hebdomadaire à plus de 2h par jour et lis 2 livres sur sa pratique. Une expérience mémorable qui se conclut par un événement inattendu : lors de ma dernière séance, j’atteins après 1h de respiration profonde un état avancé de Pleine Conscience !
Les effets sont uniques et indubitables. Je vais tenter d’en donner une description avec des mots (ce qui n’est pas chose aisée) : alors que je respire très très doucement, une grande chaleur envahit mon front puis s’étend dans mon crâne et laisse place à une clarté d’esprit incomparable. Durant les 20 minutes qui suivent, je ressens chaque sensation et observe chaque pensée de manière extrêmement précise et unique. Il n’y a qu’un seul élément à la fois présent à mon esprit ! C’est ça la « Pleine Conscience » ! Et c’est une sensation inimitable.
Je me souviens d’un souvenir marquant qui illustre cette « unicité » : à la sortie du temple, le vent soufflait légèrement dans les arbres… Au moment où le souffle est arrivé sur mon visage, j’ai ressenti distinctement chaque poil de ma barbe frissonner l’un après l’autre ! Incroyable ! (Et inhabituel chez moi si jamais vous vous posez la question !)
Je réalise à ce moment là que je n’avais jamais eu d’expérience claire de la Pleine Conscience auparavant. Je sors de cette semaine galvanisé par cette découverte. Je me dis que je vais désormais tenter de méditer 20 minutes par jour pour tenter de garder cette paix d’esprit.
Rechute… puis remontée !
Ce qui devait arriver arriva : lors de la suite de mon voyage, je ne parviens pas à garder le rythme que je m’impose et ai du mal à retrouver le même calme interne qu’en pleine forêt bouddhiste. De retour en France, j’essaye de ré-ancrer un rituel, mais je me retrouve face au même problème de temps…
Sur 2 années, je parviens néanmoins à remonter la pente petit à petit : 5 minutes 1 à 2 fois par jour, 10 minutes tous les matins, 15 minutes… je parviens enfin à un rituel de 18 minutes par jour. J’ai du mal à retrouver la profondeur que je recherche, mais au moins je médite et surtout, ça m’apaise ! Ce qui m’amène à aujourd’hui.
Expérience dans un ashram indien
Je sors d’une semaine en silence dans un ashram, vous savez, ces lieux reculés utilisés par les ermites et autres quêteurs de spiritualité pour se recentrer, méditer et faire un point sur leur parcours.
Je suis durant cette semaine un cours de méditation et lis un nouveau livre sur le sujet. Ce cours et cette lecture – qui n’étaient pourtant pas les premiers – sont pour moi une révélation ! J’y découvre les étapes pour enfin entrer efficacement dans la méditation. Étapes qui ne m’avaient jamais été aussi clairement expliquées auparavant. J’y vois tout de suite une façon de faire face à mes difficultés de méditant au quotidien en France !
C’est dans cet état d’esprit que je vous écris ce dossier : je suis sûr que ces informations peuvent aider tout méditant(e) dans sa pratique et lui éviter de nombreuses heures d’esprit errant et douleurs dorsales !
Dans la suite de ce dossier
J’espère que ce qu’est la méditation est plus clair pour vous désormais. Vous l’avez compris : pour arriver à ses effets impressionnants il faut faire face à un certain nombre de difficultés dans son application. Le prochain article aura donc pour but de vous donner toutes les bases pratiques pour méditer et éviter ainsi les erreurs que j’ai pu faire malgré ma formation initiale de 8 semaines…
S.T.O.P.
Avant de passer à la lecture de la 2ème partie, je vous propose de conclure cette lecture par un exercice pratique :
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Prenez un temps pour prendre 4 longues et profondes respirations. Observez les sensations que ces simples inspirations et expirations procurent à votre corps…
Où l’air circule-t-il ? Quel mouvement percevez-vous dans votre corps ?
Tentez alors de répondre à ces 2 questions :
- Quelle émotion est présente en moi en ce moment ?
- Qu’est-ce que je pourrais faire pour moi là maintenant pour me sentir (encore) mieux ?
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Cette pratique s’appelle un « STOP » en Mindfulness. C’est un exercice qui ne vous prendra que quelques secondes à chaque fois que vous le ferez mais qui vous aidera instantanément à prendre du recul dans un moment délicat. Pensez-y !